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dE tRAVERS
15 octobre 2008

Tout doit être à sa place. C'est un principe

Tout doit être à sa place. C'est un principe physico-chimique pour que les entités existent ; c'est une règle morale pour que toute société survive ; c'est un courant philosophique pour que la magie ou le divin dépassent toujours l'être humain. L'ordre, dans le sens de l'ordre des choses.

Chacun y voit dans cette justesse, cet équilibre fébrile, son confort... Comme chacun y perçoit un manque de liberté.

L'ordre des choses, c'est par exemple se dire qu'une vie peut se construire en plusieurs fois, qu'il peut exister des rencontres anodines ou importantes, mais surtout qu'elles seront peut-être un jour digérées et évacuées dans les canalisations d'un évier qui n'a plus rien d'immaculé (comme cette putain de robe de mariée qui veut encore faire croire quand elle se pavane dans la nef d'une église désertée habituellement ou sur le perron d'une mairie d'extrême-droite... Réflexion inutilement acide, j'en conviens).

L'ordre des choses, c'est aussi accepter que votre présence dérange un acquis, un fait. Par conséquent, c'est envisager une subordination et un abandon de vos désirs/projets. Refuser de bousculer une vie parce qu'elle s'est quand même fondée sur quelque chose avant, certain, reconnu et qu'il est nécessaire de conserver avec respect.

L'ordre des choses n'a alors aucune réalité pérenne, aucune justification objective. C'est un paradoxe étourdissant. Le vôtre est généralement le mien jusqu'au moment où j'estime une chose d'une manière à bousculer vos ordres. Comment peut-on en arriver à sentir que la ruine des ordres est bonne ? Quand on aime évidemment. Dès lors, et heureusement, vu que l'amour se diffuse continuellement dans les branches des arbres, sur les trottoirs entre les jambes, dans les bureaux entre 8h00 et 19h00, au milieu des places publiques, sous les chemises et les jupes, entre deux pots d'échappement, à travers deux fenêtres d'un ensemble immobilier, au détour d'un escalier de métro, que peut-il rester de l'ordre des choses ?

...

Everything in its right place, comme dirait un natif de Northamptonshire. Est-ce une lubie, un rêve, une entrave, une désillusion, un moquerie cynique... C'est une horrible situation dans laquelle on se retrouve tous au moins une fois, acteur ou confronté. Putain avec ce délire faussement philanthropique, on approcherait presque malheureusement d'un sentiment religieux à la con, une sorte de bonne parole qui tend à nous dire qu'il ne faut pas bousculer les autres et leurs ordres des choses.

Et si cette bousculade est commune et ressentie ? Si elle se fait à deux pour l'amour ?

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Commentaires
L
Oui, parfois l'être humain n'a pas le courage de tout bousculer...<br /> Le désordre n'est pas religieusement correct.
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