Les hormones ont parlé. C'est sous le règne d'un

Les hormones ont parlé. C'est sous le règne d'un dessous chic que je vis depuis quelques jours. Son tissu noir impose la fluidité à mon sang périphérique, la rapidité de son armada biologique. Il couvre toujours à peine la folie qui me tente. Parfois, seule son apparition fait trembler les dernières pierres antiques d'un temple d'Aphrodite. Il aimante mes sens le temps d'une éclipse érotique. Dans ces moments-là, il faut toujours finir par regarder le visage et les yeux de celle qui le porte ; comme un dernier signe de révérence et parce que le noir de ses cils fait ressentir une réplique au séisme qui a résulté des mouvements de sa culotte le long de ses hanches. La machine s'emballe. Diverses pensées, diverses représentations déferlent à l'instant de gagner par le couloir parqueté le séjour ou la cuisine. On a invité la démone dans notre tête, qu'il ne lui en déplaise pas, on va prendre le temps d'une ou deux danses avec madame. D'abord, je me prends à représenter une chair que j'ai gouttée souvent, la représenter comme si elle m'était encore inconnue et en ce sens inégalable. D'abord, j'ourle le tissu pour éprouver la libération d'une peau ouateuse. Les vagues intérieures ont embué ses contours, comme je le saisis d'un unique frolement par des phalanges intermédiaires affolées. La chaleur se répend d'elle tout autour, mais depuis ce creuset d'ange que charrie la secrétion géniale des découvertes de Caspar Bartholin. Ensuite, ce sont les pensées qui bousculent l'affaire, dérangent en premier lieu et surbordonnent en second. Quand arrive cette escalade dans les pensées, je divague du plus anodin au plus libertin des séquenciers. Je me noie. Et elle le voit.