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dE tRAVERS
22 juillet 2008

Reprise

(Elle a un sens caché que je n'ai vraiment pas envie de connaître.)

A des moments de la vie, vous comptez les quêtes qui vous animent. Et le nombre est étourdissant comme les tempêtes occidentales de l'automne. Ça virevolte et tournoie dans toutes les directions ; à peine stabilisé, vous gîtez de l'autre côté pour embrasser d'autres projets. Les mettre en forme dans la tête et les imaginer un jour aboutis, réels. Puis sentir la satisfaction entière d'avoir répondu à une quête parmi tant d'autres. Mais vous êtes encore plus heureux parce qu'il en reste encore et encore, plein les nerfs.

Je n'en ai pas observé dans les recoins de mon être depuis longtemps. A la limite, celle dont je ne me rappelle pas, mais qui a sans doute existé, vu son caractère absolument "dérangeant", j'ai préféré l'effacer. Je suis une sorte de girouette tombée du toit, un compas dont l'aiguille a disparu... Car il ne s'agit pas de ne plus savoir quoi faire, où aller, comment corriger l'erreur ; il s'agit de ne pas sentir le besoin de se concentrer à quelque chose. Et de ne pas sentir un but.

J'ai nagé dans des océans de projets, presque tous inaboutis, mais bel et bien nourrissants. Ça remplissait un cerveau durant des semaines entières, puis ça se renouvelait sans arrêt. Je me rappelle de quelques interruptions, de non-envies, de lassitudes ou de reprise de souffle. Et alors ça finissait par repartir et me pénétrer à nouveau. Avais-je tort de ne pas achever un projet alors que j'en entrevoyais un nouveau ? Est-ce que je paye aujourd'hui ce gaspillage de vie et de rêves ?

Est-ce plutôt une façon plus dégagée de continuer la route ?

Quoiqu'il en soit, aucun dessein ne vibre sous ma peau. Les panoramas de mon quotidien sont uniques et vastes, mais ils ne provoquent pas d'actions de ma part, seulement des réactions que j'estime positives, optimistes. Je contemple souvent ce qui m'entoure, y trouve à redire, mais conclue heureusement. Les quarts d'heure en bord de mer sont limpides. Les sommeils dans mes draps toujours froissés sont doux. Les recueillements en musique, à l'heure du café sur une terrasse ensoleillée n'ont rien de déprimants. Les personnes qui m'accompagnent ici, là où je travaille, ou là où je me ressource, demeurent des puits de bien-être absolu.

Alors qu'existait-il en moi avant dont je n'ai plus aucun signe, aucun reste ou aucune secousse ? Je vis ou je survis ? Est-ce que je m'enlise progressivement dans une existence moyenne et lancinante ou est-ce que je ne fais qu'hiberner attendant le réveil, attendant que mes étincelles se transforment en flammes et en incendies ?

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