Instant orageux
Ça sent l'orage. Les sols lessivés, les stores larmoyants et les corps humides qui s'étaient à peine réchauffés par les premiers soleils. L'eau a fortement coulé pendant 30 minutes, sans interruption, comme pour ne laisser vivre aucun individu. Peut-être qu'il fallait sortir à ce moment et comme lorsqu'on est gamin, sentir qu'en se dressant entre les trottoirs glissants et le ciel trempé, on allait se laver de tout et se transformer en vapeur d'eau.
L'odeur d'une ville après l'orage est fraîche, un peu acide et le mutisme des oiseaux apaisant. Puis les choses reprennent leur cours, les passants s'effacent au loin, les clients s'enfoncent dans les commerces, les doutes reprennent vie et les senteurs urbaines réimprègnent nos journées. Nous devenons à nouveau des cafards sans patte.