En sortant de cette gare, pas complètement, dont

          En sortant de cette gare, pas complètement, dont je ne connaissais le côté sud que depuis ta rencontre consommée, j'allais subir mes sales envies et tes propres fantasmes comme j'aimais. Enfermés dans des murs de béton crasseux de pollution et des vitres de voiture à la carosserie aussi poussiéreuse qu'anthracite, nous allions nous dévorer comme jamais. Un baiser d'abord pour reprendre le souffle de l'amour. Une main fuyant sur le si peu de peau atteignable. Un autre baiser plus dévorant et plus sensé qui durerait mille ans alors que le monde des voyageurs ou des travailleurs de classe moyenne continuerait son mouvement giratoire. Et puis, sous un firmament indécelable, tu allais me prendre dans ta bouche et me remémorer toutes ces fois où nous avions subjugé l'autre avec la puissance de nos lèvres dans des recoins interdits. Des bords de lac aux montagnes fières, d'un campus universitaire aux conceptions modulaires, ou dans des bureaux. J'ai toujours cru en l'amour dans ces moments-là. Il m'en vient parfois des parfums de simplicité, là où d'autres évoqueraient des intentions licencieuses. Oh comme ma vie coule de ces arrachements au normal.