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dE tRAVERS
18 juillet 2012

Le semblant été file sur nos toits d'ardoises. Du

Le semblant été file sur nos toits d'ardoises. Du haut de mes étages, je n'observe plus vraiment rien d'intéressant. Les punks dancent maintenant sur des berceuses. Les mondains prolongent leurs salons inacessibles. Les demoiselles esseulées depuis trop longtemps montrent leurs seins dans des bars qui sont devenus notre deuxième chez nous. Certains vieux paniquent et se gavent de médicaments par honte des dégâts qu'ils ont commis, d'autres se révoltent fièrement dans leur confortable canapé une heure après le début de l'apéritif. Les humains se dégueulent dessus, chacun de son côté et au final, nous finissons tous par nager dans un océan de vomi. Alors les plus malins et les plus hypocrites d'entre nous regardent ailleurs, boivent la tasse en faisant mine de se souvenir de l'arôme frais de la menthe et les moins résistants en remettent une couche. Le souvenir nous relaxe. L'ailleurs nous sauve, mais l'ailleurs est ici et la mémoire est vérolée. Nous apportâmes notre meilleur dès nos premières fuites là-bas. Notre meilleur s'est avéré tellement peu à la hauteur. L'inondation avait déjà fait son œuvre alors que nous rêvions encore durant les étés que nos escapades allaient nous sauver, qu'elles allaient nous réoxygéner. Cet océan est partout depuis longtemps, nous l'avons déployé à droite et à gauche, décanalisé et répandu en ruinant les digues. Il a noyé le magma pur et solaire qui sommeillait sous nos pieds orgueilleux. L'immensité vomie ne règne plus en marge de notre foi en l'humanité, elle lessive peu à peu nos rivages affectifs et nos plages de liberté, elle nous enrage quand on accepte son existence. L'immensité venue de nos entrailles est pire que la chimère, elle ne cesse de devenir réelle et naturelle.

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