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dE tRAVERS
11 juillet 2012

La dernière goutte vient de tomber, je ne réalise

   La dernière goutte vient de tomber, je ne réalise pas que mon jeans est trempé et que même en l'essorant avec force, ne s'écouleraient pas mes souvenirs de chemins boueux, de trajectoires foireuses et de routes chaotiques interrompues par des mauvais choix. J'ai pourtant accepté de m'élancer plus loin, le plus loin que je puisse imaginer entreprendre. Un nuage en chasse un autre. L'éclaircie et son rayon canalisé n'auront pas duré longtemps. Une femme aux seins irréels, qui m'ont toujours semblé éternels - encore aujourd'hui -, m'a rempli jusqu'à en déborder. Des dépôts qui traînaient encore en moi, filandreux et gluants, accrochés aux parois les plus intimes, il n'en a survécu aucun. Tout s'est disloqué dans l'immersion intérieure, dans le déluge. Et pas d'arche, aucune possibilité pour protéger des vieilleries ou des spécimens de vie antérieure, c'était définitif et irrésistible. Il faut dire que j'avais approuvé ce phénomène quand j'ai grimpé dans cette voiture rouge et traversé la rive asiatique à la recherche de souvenirs, de jalons qui m'auraient rendu plus à l'aise d'être là pour elle, sans rien à moi. Sans doute qu'à chaque freinage précédant l'accélération, l'outre humaine que j'étais se gonflait insidieusement. Les plis graissés de solitudes entretenues et de perditions contenues se déformaient, les poussiéreux creux re-brillaient à la clarté naissante.

Et maintenant, n'ayant jamais été aussi proche de l'étreinte qui m'a toujours semblé être la révélation, je perds le contrôle de mon réservoir. J'en serai prêt à tout effacer, non pas l'intérieur usé qui l'a déjà été dans son intégralité, mais ce qui depuis l'époque jusqu'à aujourd'hui m'entoure. Effacé pour continuer à flotter dans une sorte d'apesanteur émotionnelle. Les nuages se sont trop amoncelés pour espérer un autre rayon, un semblant de chaleur. Rien n'a jamais été aussi flou que maintenant que je suis rempli et que je ne sais plus comment continuer sans cesse et avec allégresse à me remplir. Elle, elle m'a d'abord épongé. Elle m'a rincé et sans doute curé de mes anciennes afflictions. Elle m'a ensuite gavé et elle prolonge ce traitement. Je tombe dans les pêchés de gourmandise et de luxure en appréciant ce gavage continuel, moi qui ai fini par ne plus croire à ceux qui les ont défini. Elle, elle me noie. Les autres m'asphyxiaient.

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