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dE tRAVERS
9 février 2009

Ma colère

Mes mots sont comptés. Mes mains caressantes se blessent aux lignes de barbelés. Les rêves qui me restent sont consignés comme des bouteilles qu'il aura fallu vider. Je me résigne une fois de plus. Ou plutôt je résigne l'amour. Mais comment voulez-vous malaxer l'amour, le compresser pour qu'il rentre dans une minuscule boîte noire dont tout le monde se fout, puisque tout le monde l'ignore. Comment se peut-il qu'une telle chose se cantonne comme des légions d'empire ? J'ai le visage et les mains d'un vieil homme déçu et dont la colère s'éteint sous le poids des circonstances idiotes. J'ai passé des années à glorifier l'amour en lui donnant toutes les capacités possibles, du caméléon au serpent. Et ce soir, je brise mes os de doigts à le courber, à l'insérer dans un endroit qui ne peut même magiquement pas l'accueillir. Comment arrive-t-on à contenir une telle force ? Je sens qu'il pourrait provoquer une explosion si jamais je réussissais à le bâillonner. Je sens que ma colère est triste et écrasée, écrasée, écrasée par l'interdiction ou la condamnation. Je me souviendrai toujours du visage de ce conducteur de bus, inconscient de la torture qu'il allait m'infliger...

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