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dE tRAVERS
24 octobre 2008

Lady, tu me plais. Approche ton visage que je le

Lady, tu me plais. Approche ton visage que je le débarbouille avec ma langue rugueuse et désagréable. Voir si derrière cette frimousse heureuse, il existe quand même tristesse, carnage et solitude. Remonte aussi le tissu en haut de tes douces cuisses pour que je sache si dans ton antichambre se cache un monstre prêt à punir les hommes, leurs queues, leurs mensonges et leurs familles envahissantes. Les anges n'existent que sur une carte des états unis et disproportionnés d'Amérique. Aucun sourire n'a été associé avec des ailes à l'époque de la création des choses. Tu dois donc faire comme tout le monde et osciller entre des états de fée et de femme parfaitement commune. Non, n'allume pas cette cigarette pour enfumer ma vision et réchauffer ta réputation. L'incandescence dont tu voudrais te parer, je le sais, maquillerait une saloperie de lame tranchante glaciale qui ne prendrait que deux ou trois secondes pour que je m'effondre. J'évite plus que tout de me confronter à ton regard. Car, car je sais qu'il y a là, au fond de ce monde un gouffre plus profond que tes trois traîtres de trous. Aux parois en verre pilé, dégoulinant de sang et de sperme des aventures passées, mal ou bien, forcément moyennes sur le long terme.

Je devrais prendre le chemin de la porte d'entrée et sortir, longer les murs du couloir que j'ai à peine enregistrés en arrivant. Parce que je faisais mine de t'écouter et préférais fixer mes pupilles sur ton cul si gentiment proposé à la fin de notre énième verre de vin (puisque qu'un humain saoul est un mort-vivant obsédé). Et pourtant, il y avait tant d'autres choses à faire. Imaginer qu'un jour il y aurait des hommes et des femmes moins corrompus. Des sentiments ou des trucs du genre qui ne se démentent jamais. Des épris qui s'affranchissent à jamais du mépris engrangé depuis l'enfance. Quand amoureux de notre mère, on comprenait la trahison lorsque la belle tante méditerranéenne apparaissait. Le couloir où tu as fini par m'asséner une déformation exagérée de tes lèvres dont les commissures formaient dans mon imaginaire une incroyable faille sans fin. Aux parois desséchées et pentues.

Le couloir, l'ascenseur vite, l'accélération des pas dans le hall de l'immeuble, le souffle frais du dehors, la liberté d'être seul, la frayeur de se voir à deux, le feu rouge au loin, la voiture qui file, la peur du cri par la fenêtre, le trottoir trop étroit, le carrefour bientôt, l'égoïsme et la solitude plus tard, l'errance en attendant.

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Commentaires
M
Texte magnifique, en effet. Je suis séduite par sa brutale douceur. <br /> A l'endroit, à l'envers ou dE tRAVERS, j'ai aimé vous lire. Merci, donc.
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L
J'espère qu'elle te lira.
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P
modification de la première phrase et du coup, le NB de fin disparaît...<br /> Bon, tant que ce n'est pas le texte ;)<br /> Texte qui est magnifique et sans concessions.<br /> <br /> Attention aux carrefours.
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