Formalités douanières
Te souviens-tu quand nous avions franchi la frontière et que le soir tombait ? Tout autour, la vie nous souriait et nous acceptait surtout. Personne d'ici n'empêcherait quoique ce soit. Je ne connaissais pas ces routes et ces montagnes édentées. La masse liquide que tu aimes tant. Assoupi à droite du volant, bercé par le jeu des phares contre nous, je laissais mon corps reprendre vie. Se détendre et signifier quelque chose. On se parlait peu. Le froid du dehors s'immisçait légèrement dans notre habitacle, juste de quoi apprécier la laine d'une écharpe noire fidèle. Puis tes mains.
Longeant les bords du lac opaque, éclairé de temps en temps par les installations humaines, je reprenais goût. Mais, je savais qu'il fallait le perdre aussitôt revenu dans notre pays.