La chose

Ce milieu de matinée, perché dans mon bureau trois étages au-dessus du sol, isolé par des systèmes architecturaux anciens et efficaces, je bois un café en poudre soi-disant plein d'arôme, corsé et à la mousse délicate (en fait dégueulasse comme tous les autres).

Apparaît une masse noire et agile sur le rebord de la fenêtre. Comme cette forme étrangère dérange mes habitudes visuelles, l'effet de surprise me saisit d'abord. Reprenant le peu d'esprit que j'ai encore, je fixe la chose qui m'observe elle aussi. Il s'agit d'un messager. Une incarnation obscure. J'hésite à l'approcher, elle hésite à me provoquer en rentrant dans ma pièce de vie diurne. Je me lève, elle me jette un regard tendre et maléfique. J'approche. Elle se dérobe.