Trilogie

2023 berceuse. Les cendres neigent. J'ai grondé jusqu'à ce qu'elles arrivent. Grogné et violenté. J'ai fait en sorte d'exploser la ligne de vie du couple et de la famille. Animé par l'absence des mes autres. Les moments ont vomi tous leurs instants. Et comme il en fallait des silences à languir d'ennui, et bien je les ai cultivés comme un vieil oncle mal connu prenait soin au soleil levant de tiges flexibles et nutritives. Mon fond définitivement lessivé, j'ai idolâtré la DISTANCE, cette nouvelle déesse inavouée qui pourrait irradier ma vie. J'ai pleuré des centaines de fois et prié quand je me recroquevillais discrètement dans mon propre lit.

2020, 2021, 2022. J'en reviens. 2021, 2021, 2020, 2020, 2022, 2022. La trilogie, celle qui m'attendait, est tombée nette et pure. En sondant la vraie tristesse qui règne en moi aujourd'hui, j'ai fini par conclure qu'il y avait une trilogie derrière tout cela. J'ai simplement un jour pris la voiture sur une route départementale. Et la tristesse fondamentale qui n'arrêtait pas de sortir de moi, mouillant et salant ma peau vieillie du jour - ce jour du 2 juillet -, m'a déclaré face à face un pare-brise entre elle et moi : tu paies tes encaissements et enfouissements de trois ans, acccepte-le. Bénis-le. Ma trilogie n'a pas purgé la tristesse, ma trilogie m'a sanctuarisé la TRISTESSE.

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