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dE tRAVERS
20 décembre 2014

Comment rejoindre la Turquie ?

     L'âme sèche, je projetais de rejoindre facilement la côte Lycienne et en profiter. J'imaginais aussi filer sur Istanbul et y passer quelques jours noyé par la densité, électrisé par la paresse de vivre parmi 15 millions de personnes. Mais sachant en fait qu'au sud, je trouverais davantage la tranquillité, une soirée fraîche devant le feu d'une cheminée, d'un poêle ou du dehors...

Je m'engagerais peut-être à prendre le bus pour faire croire qu'on arrive à s'occuper. Pour illusionner que c'est ce que je voulais faire, ce que j'aurais voulu faire.

Il y aurait finalement l'éternel recommencement des choses. Seulement des centaines de petits plaisirs perdus dans l'immensité des rêves. Des rêveries, puisque ce mot sied plus à ma situation : devoir construire un gouvernement de pensées optimistes et infiltrantes alors que je suis environné par des gens noyés, ou presque, qui cherchent tous à féliciter la même chose que moi : d'y arriver, de flotter, de ne pas se faire submerger, pas trop souvent. Sauf que, sachant que la submersion est inéluctablement déjà passée, ils se mentent. On se ment, et depuis le début de cette idée, je me mentais.

L'imparfait est l'équation à déchiffrer pour se défendre de se noyer consciemment. – Je me mentais – n'équivaut pas – je me mens – dans la phrase précédente. Jamais le présent n'aura la classe de distiller à la fois de la rêverie et de la fatalité.

[Un motard passe et fait gronder sa machine le long du boulevard. Le présent a vraiment une sale gueule.]

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