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dE tRAVERS
14 avril 2019

Everyone but you

          Les fenêtres sont fermées, la nuit défile sa ligne éternelle. Quelques bruits désintègrent une fraction de seconde ce cocon de paisibilité chrysalide. Un arôme, peut-être un son, la ramène à moi et me ramène à nous. Un bord de lac ou de rivière frémit quand mon parquet de couloir grince. "Personne mais toi", cette phrase anglaise traduite me désoriente et me déséquilibre, alors mes pieds cèdent sous le flux d'eau, et tout cela m'emporte et m'emporte. Les rives filent, les flots creusés.

Tout cela pour dire, pour me souvenir, qu'il n'y a eu presque jamais de fois où mes mots d'amour ont doublé mes pensées. Une manière grossièrement feinte de l'avouant être de ceux qui donne, non pas sans raison, mais sans compter. Derrière moi, les lampadaires frissonnent moins à se la raconter ; ils font le job. Le bitume se refroidit à mesure que les journées passent, et les populations se sont calmées. Si je me souviens bien, rien n'a mérité d'être ce qu'il faut abhorré, mais on peut sauver la face en classant.

Le jaune et l'orange remplissent nos nuits et nos solitudes. Je ne me souviens pas d'une fois où j'ai oublié de cligner d'un oeil à ce dernier prisme orangeâtre dessiné. L'ultime abri de nos vies agitées, une clarté scrupuleusement définie par des lois naturelles comprises des ingénieurs. Une cachette en quelque sorte contre nos vies.

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