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dE tRAVERS
5 novembre 2013

Le déluge avait commencé depuis quelques minutes

    Le déluge avait commencé depuis quelques minutes déjà. Je sortais de ma paresse informatique pour zyeuter le dehors, y découvrir un quelconque sens d'événement qui aurait ébloui ma soirée et ma journée, voire ma semaine. Le halo jaunâtre dessous le lampadaire faisait deviner l'intensité et la dureté des impacts liquides sur notre bon vieux boulevard ; les branches virevoltaient parfois et les feuilles semblaient aspirées par un tuyau d'aspirateur invisible ; le bitume se gorgeait jusqu'à en suer de toute part. Il était environ moins de deux heures du matin, la vie en face de mon balcon se résumait à des imitateurs, des insomniaques charmés par le serpent cathodique, des couples en phase post-orgasmique, des animaux domestiques conscients de la fracture qui les différenciait de leurs semblables nés dans les gouttières et sous les jardinières publiques. Plus que de mes congénères, je me sentais en proximité contemplative avec ces bêtes à poil : nous étions là, en position d'émersion partielle de notre vie intérieure - une station confortable - et nous étions convaincus que cette tempête aussi belle que cruelle marquait notre dualité mal supportée : tenter de se sentir bien dedans, envier la brutalité d'être dehors. Novembre déployait ses ailes sur nous, certains n'allaient pas sortir indemnes de ce cocon étouffant.

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